*Le Djidji Ayôkwê , un Tambour silencieux qui fait du bruit*
Le Djidji Ayôkwê , Tambour parleur des Bidjan ( phratrie Atchan) a été confisqué par les colons français en 1916 et conservé au musée du Quai Branly est réclamé depuis 1958 ,deux ans avant l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Long de 3,50 mètres et pesant 430 kilogrammes , le tambour était capable d'émettre des sons qui pouvaient être entendus sur plus de 20 kilomètres . Mais aujourd'hui,il ne parle plus . Ce tambour ,d' une caisse de résonance fait d'un élément dense et un système de fente résonne dessus , et n'était pas posé au sol mais au dessus d'une petite fosse qui allait elle même amplifier le son. Ce qui résume son importante portée lorsqu'il est à l'œuvre face à un danger . Ce tambour des Bidjan, l'une des 9 phratries des Tchaman , un clan originaire de la Côte d'Ivoire servait à avertir l'arrivée des colons français pendant la colonisation,venus réquisitionner les membres de cette communauté , pour le travail forcé . Les Bidjan , en 1960, ont refusé de s'y soumettre dans le cadre de la construction de la route reliant Abidjan et Aboboté. À l'arrivée du colonisateur ,il ne trouvait personne sur place et ne savait par quel moyen les communautés étaient informées de leur position par avance . Derrière cette ruse se cachait le *Djidji Ayôkwê* qui permettait de faire passer des messages codés à travers différents villages que seuls les initiés pouvaient sans difficultés interprèter . Étant un objet de communication que se servaient les Tchaman , c'est à la fois un objet *spirituel* qui avait une fonction *mystique* . Il avait aussi pour but de convoquer l'ensemble de la communauté à *Adjamé* ,lorsque des grandes décisions de Guerre devraient être prises . Autour de ce tambour,il y avait tout un culte qui faisait l'unité des phratries ; des réunions se faisaient autour. Depuis sa déportation par les français, ce mystique tambour a parlé pour la dernière fois en 1916 ! Sa restitution annoncée par le Président Macron ,il y a 3 ans a été une grande joie pour la communauté ! Mais la crainte ,est - ce qu'il sera bien conservé en Côte d'Ivoire après la meilleure conservation reçue au musée de Quai Branly ! Le temps nous le dira . SERCOM VNA.
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